Tuesday, January 15, 2008

UIMM

Les syndicats, ça a tendance à éveiller ma méfiance, pour des raisons analogues que pour les politiques : des gens qui prétendent défendre les salariés, souvent à temps plein, et qui ont très souvent perdu toute capacité d'indignation, je me demande à quoi ils peuvent bien servir. Franchement, on ne va pas se le cacher : le scandale de corruption de l'UIMM n'est une surprise pour personne, quand on voit la manière dont certains syndicalistes copinent presque ouvertement avec le patronat et les gouvernements de droite, et ce depuis 15 ans. Et dans la logique patronale, il est évident que graisser la patte de ceux qui peuvent décider s'il y aura une grève ou pas, alors qu'elle ne les concerne pas directement (étant des syndicalistes professionnels, ils ne sont que rarement concernés par les décisions auxquelles ils choisissent ou non de s'opposer), c'est forcément un objectif prioritaire. Par exemple, quand on voit comment la CFDT s'est comportée lors des réformes Juppé en 1995, on se pose des questions...

Et je ne pense pas que la condamnation de Gautier-Sauvagnac (pas encore acquise) y changera quoi que ce soit. J'entendais encore un syndicaliste, hier, sur France-Info, expliquer que le projet d'accord entre "partenaires sociaux" concernant la réforme du code du travail, voulue par Sarkozy, était équilibré, et que les salariés y gagneraient, dans certains domaines. En particulier, les chômeurs devraient bénéficier du Droit Individuel de Formation et de leur complémentaire santé, ce qui intéressant, mais parait bien dérisoire par rapport à ce qu'on va perdre : Contrat de mission, allongement de la période d'essai, et je ne peux pas m'empêcher de me demander ce que cache la "rupture à l'amiable", puisque rien n'empêche déjà l'employeur et le salarié de s'entendre de manière informelle quant aux modalités de la fin du contrat de travail, démission ou licenciement.

Le principe dit de "flexisécurité", mot-valise créé à partir de "flexibilité" (des emplois) et de sécurité (des salariés), est à mon avis une vaste arnaque : on va avoir la flexibilité, mais je doute qu'on ait la sécurité. D'ailleurs, quand on voit la teneur du projet, on se demande où y figure cette dernière...

Personnellement, en tant qu'informaticien, j'ai travaillé en SSII. Je me rends parfaitement compte que le contrat de mission va profondément transformer la vie dans ces entreprises, dont les emplois vont devenir extrêmement précaires (au temps pour la sécurité). Si les syndicats laissent faire ça sans protester, mon opinion concernant les syndicats sera définitive.

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