Monday, January 28, 2008

Mittal

En 1999, le géant français de la sidérurgie Usinor vend son usine de Gandrange, en Lorraine à l'indien Ispat.

En 2002, la fusion de trois géants de la sidérurgie européenne, Usinor (France), Aceralia (Espagne) et Arbed (Luxembourg) donnait naissance à Arcelor. Cette entreprise était alors le numéro 1 mondial de l'acier et employait 98000 personnes.

En 2004, le groupe indien Mittal Steel devient numéro 1 mondial de l'acier. Il rachète notamment Ispat.

En 2006, le groupe Mittal lance une OPA hostile sur Arcelor. Après des mois de négociation et de péripéties, la fusion se fait sans que le gouvernement français ou les autorités européennes n'aient tenté sérieusement de l'empêcher. Le nouveau groupe prend le nom de ArcelorMittal.

Bien entendu, Mittal a donné toutes les garanties sociales aux autorités françaises, ainsi syndicats, dont certains l'ont même cru. Autant de naïveté est désarmante, je trouve. On n'en imaginerait pas autant à l'UIMM, par exemple...

En 2008, ArcelorMittal annonce de 600 à 700 suppressions d'emploi à l'usine de Gandrange.

Dans un contexte où la demande mondiale d'acier n'a jamais été aussi forte, on peut se demander la raison de cette baisse de surface.

En cause, la vétusté de l'outil de production. ArcelorMittal va donc supprimer le four et le laminoir lourd, ne laissant que le laminoir à fil et des activités de recherche. Autant dire que le site est condamné, comme le disent les syndicats. Ben oui, il faut investir, la marge, c'est pas que du bénéfice, hein !

Pendant ce temps-là, ArcelorMittal continue pourtant à construire des usines. En Inde. Autant dire que les Lorrains n'ont pas fini de pointer à l'ANPE !

Et pas la peine de compter sur Sarkozy pour arranger les choses, à mon avis. Il s'entretient aujourd'hui avec Lakshmi Mittal, mais si je peux me permettre un pronostic, il n'en ressortira rien de concret. Après, est-ce que Mittal va faire dans le symbolique pour permettre à Sarkozy de sauver la face ou est-ce que Sarkozy va finir par reconnaître son impuissance (ce dont il commence à prendre étrangement l'habitude. On voit que l'élection présidentielle est passée. On ne rase plus gratis...), difficile à dire. Peut-être que nos médias si impartiaux vont mettre l'étouffoir sur cette histoire et qu'on n'en entendra plus parler, laissant les (ex-)salariés les fesses dans la merde ? Ca me parait possible, et vous ?

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