Thursday, October 30, 2008

True.

And now, a short message for our friends from the United States:

Guys, do yourselves a favor, go for a change...



True.

Wednesday, October 22, 2008

Plus ça change, plus ça reste pareil...

L'État va "investir" 10,5 milliards d'euros d'ici la fin de l'année dans 6 banques afin de redynamiser le marché du crédit. Quelle forme prendra cet investissement ? Un prêt ? Un prise de participation ? Ni l'un, ni l'autre, si on en croit le Canard enchainé d'aujourd'hui : La méthode retenue semble être celle de l'investissement à fonds perdus, également appelé "cadeau". Il n'y a pas de prise de participation, et les accords sont plus que flous concernant les modalités de remboursement. Bellaciao semble penser également que les banques ne rembourseront jamais.

Toutes les promesses de "refondation du capitalisme", de moralisation de la finance et de retour sur l'investissement consenti par l'Etat afin de ne pas creuser les déficits ne sont donc que des mensonges. Tout ça n'est encore qu'une autre occasion pour Sarkozy d'obliger ses amis. Et toujours à nos frais. Rien ne va changer. Rendez-vous dans 10 ans pour la prochaine crise (En supposant qu'on arrive à surmonter celle-ci). Le contribuable sera de nouveau mis largement à contribution (c'est à ça qu'il sert, non ?), après avoir endetté nos enfants, on endettera nos petits-enfants. Et on nous promettra de tout faire pour que ça ne se reproduise jamais. Juré-craché...

Quand vous payez vos impôts, faites vous à l'idée que vous ne reverrez jamais la couleur de votre argent. Il n'y a pas d'argent pour les hôpitaux, les écoles ou les transports en commun. Financer les services publics ou faire des cadeaux aux amis, il faut choisir. Et, avec à nouveau plus de 30000 suppression de postes dans la fonction publique pour 2009, j'ai l'impression que le choix a déjà été fait.

Parallèlement, on apprend ce matin qu'une commission parlementaire a retoqué une mesure promise par le gouvernement. Il s'agit de l'aide au transport, qui devait permettre d'aider les salariés à financer le coût du transport entre domicile et lieu de travail. L'employeur aurait eu l'obligation de financer la moitié du coût, à l'image de ce qui est fait en ile-de-France pour les transports en commun. Le président de la commission, Pierre Méhaignerie a déclaré que puisque le pétrole avait baissé, cette mesure ne se justifiait plus. Mais quel rapport ? Je n'ai pas constaté de baisse dans les prix des transports en commun. D'après lui, "il vaut mieux privilégier le salaire direct", alors que, quand le gouvernement parlait encore de pouvoir d'achat (comme ça parait loin...), Sarkozy a bien dit qu'il n'avait pas d'influence sur les salaires. Méhaignerie préfère donc privilégier quelque chose sur laquelle il n'a aucune influence (et qui, au passage, sort complètement du cadre de ladite commission). Les choses ne sont pas prêtes de s'arranger...

Les cadeaux, c'est toujours pour les amis, qu'est-ce que vous imaginiez ? Et ni vous, ni moi ne faisons partie des amis de Sarkozy. Faites-vous une raison.

Monday, October 20, 2008

Bavure




Qu'est-ce qu'une bavure policière ? De nos jours, c'est quand quelqu'un filme une action de police par accident. En effet, qu'est-ce qui permet de penser que quand une arrestation n'est pas filmée, elle se passe dans de meilleures conditions ?

Ce qui fait peur, c'est que il y a 20 ans, ce type de dérapage aurait provoqué un tollé, et de nos jours, c'est à peine si on en parle. Vous croyez que les fonctionnaires en question vont être inquiétés ? Moi non plus.

On a vraiment la police qu'une majorité (53%) d'entre nous mérite. Et il y en a pour s'étonner qu'avec ce genre de choses au quotidien, les populations concernées par ce type d'exactions sifflent la Marseillaise ! C'est vrai, quoi, elle n'est pas belle, la vie, dans notre belle République ?

Dans la vidéo ci-dessus, les policiers font irruption dans un appartement en forçant la porte, sans commission rogatoire, donc en toute illégalité, interpellent sans aucune raison des jeunes qui étaient en train de regarder la télévision et molestent l'un d'entre eux à coups de matraque (ce qu'on voit très distinctement dans la vidéo) sans être en position de légitime défense, ce qui est donc tout simplement une agression.

Dernière minute : un policier aurait porté plainte pour agression contre l'un des gamins, car il s'est cassé le pouce en le frappant. Quelle indécence...

Wednesday, October 15, 2008

Siffler la Marseillaise

Hier soir, avant le match de football entre la France et la Tunisie, des supporters ont sifflé la Marseillaise. La question qui se pose, à mon avis, est : pourquoi siffle-t-on la Marseillaise ? Sans même prétendre répondre à cette question, qui dépasse de loin le cadre de cet article, on peut affirmer sans trop se tromper qu'interdire ce type de manifestation (une loi créant un délit d'outrage aux symboles nationaux a même été créé en 2003, après des évènements similaires lors d'un match de foot en 2002), c'est vouloir simplement combattre les symptômes sans combattre les causes. En d'autres termes, si vous n'êtes pas content, fermez-la ou il vous en cuira.

Et dans la cocotte-minute, la pression monte, monte...

Saturday, October 11, 2008

Les banques ont-elles encore une utilité ?

Le G7 vient de décider (vous avez remarquez comme on est repassé subrepticement du G8 au G7 après la guerre en Géorgie ? Le G7, auquel la Chine n'est pas associée, est donc un groupe composé exclusivement "d'alliés" des États-Unis) qu'il ne laisserait plus aucune banque faire faillite dans les pays qui le composent.

Après les multiples aides déjà annoncées dans les derniers mois, on peut donc considérer que la crise des subprimes, qui a été le détonateur de la crise actuelle, est terminée.

A quoi est donc due la crise actuelle ?

On nous parle de "perte de confiance des établissements financiers", qui entraine ce qu'on appelle un "credit crunch", c'est à dire une pénurie des crédits. En d'autres termes, les banques refusent chroniquement le risque représenté par les prêts. Ce qui a pour conséquence de mettre à sec les autres acteurs de l'économie, à commencer par les entreprises et les particuliers. Il est par exemple actuellement presque impossible de contracter un prêt immobilier.

Le problème, c'est que ce risque est le principe même du métier bancaire. On en est donc au point où les banques refusent tout simplement de faire leur métier, qui est justement de prêter de l'argent. Ce risque justifie par exemple les intérêts que perçoivent les banques (rappelons à ce propos que les banques prêtent l'argent qu'on leur confie, et non le leur. Seul le fait qu'elles assument ce risque justifie leur rémunération).

D'où ma question : L'État peut-il accepter que les banques, qui exercent une fonction malheureusement indispensable au bon fonctionnement de notre économie, puissent décider ainsi, unilatéralement, de refuser de l'exercer, au risque de faire sombrer le pays dans la crise ? L'actuelle crise démontre clairement l'importance stratégique de leur fonction.

Personnellement, je pense que non, ça n'est pas acceptable. Je pense que l'État devrait autoritairement nationaliser toute banque qui se refuserait par principe à accorder des crédits.

Thursday, October 09, 2008

Vers des élections truquées ?

Ca fait un moment que je fais part de mes craintes concernant le trucage de la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis.

Le Nouvel Observateur indique aujourd'hui que le New York Times a trouvé des irrégularités dans les listes électorales étasuniennes : des dizaines de milliers d'électeurs ont été radiés dans au moins 6 états clés, en violation de la loi. Officiellement, il s'agirait d'une erreur. Une erreur à très grande échelle (6 états), quoi. C'est ballot, quand même, non ? Et toujours au profit du même parti, comme en 2004 et en 2000. Une coïncidence, sans doute.

Ça commence...

Tuesday, October 07, 2008

Wikipédia : un bilan

Wikipedia... je me rends compte que je n'ai jamais dressé le bilan que je faisais de l'expérience de 5 ans dans les entrailles de l'encyclopédie désormais bien connue, et avec laquelle j'ai rompu toute forme de collaboration en mars dernier.

Bien... commençons par le début.

J'ai découvert Wikipédia en mai 2003. Je recherchais des informations sur un site de Sun Microsystems, alors que je travaillais pour une SSII à Strasbourg. Et il y avait là un lien vers un site appelé Javapedia, un site qui affirmait vouloir prendre comme modèle Wikipédia. "Mais qu'est-ce donc que Wikipédia", me suis-je dis. J'ai suivi le lien qui se trouvait sur la page, et c'est ainsi que j'ai découvert l'encyclopédie libre. Le site ne payait pas de mine à l'époque. Début juin 2003, la Wikipedia anglophone contenait à peine 132 423 articles. Quant à la version francophone, elle en avait 11 296 (pour plus de 700 000 maintenant). Et certaines versions n'utilisaient même pas encore le désormais célèbre logiciel Mediawiki (appelé à l'époque "phase 3"), mais UseModWiki, comme les versions en swahili ou en basque, par exemple....

Malgré cela, pour moi, le coup de foudre fut instantané. Je n'ai pas honte de le dire, j'ai toujours cherché un moyen de changer quelque chose de manière décisive, de faire quelque chose qui fasse une vraie différence pour mes contemporains et pour ceux qui viendront après nous. Et là, sous mes yeux, se trouvait quelque chose de si révolutionnaire que son potentiel était flagrant même dans l'état embryonnaire où elle se trouvait : Un moyen de donner un accès universel au Savoir, librement, sans contrainte et gratuitement, et ce partout dans le monde. Mais aussi, une nouvelle manière d'envisager l'interdisciplinarité, de l'art à la médecine, de la spiritualité aux technologies industrielles. Mais aussi, une expérience d'ouverture et de libre collaboration, de partage et de travail en commun. Pour moi, ce fut une révélation immédiate.

Après peu de temps, je tentais une première modification(*), en n'osant y croire : tout le monde avait-il vraiment le droit de modifier le contenu ? Eh oui. C'était incroyable. Terrifiant. Fascinant...

Dans les cinq ans qui ont suivi, j'ai consacré un temps considérable à participer au projet, rédigeant, mais aussi participant aux discussions et aux prises de décision, sur Wikipédia comme les projets connexes. J'ai ainsi participé, entre autres, à la création du Comité d'arbitrage et au comité de pilotage pour la création de Wikimédia France. Je suis devenu administrateur sur la Wikipédia francophone, puis bureaucrate (un statut donnant le pouvoir purement formel de donner les droits administrateur, après vote de la communauté), administrateur sur les Wikibooks anglophone et francophone, sur le Wikinews francophone, etc. J'ai participé au choix du logo actuel. J'ai aussi été membre du Comité d'arbitrage (il s'agit d'un groupe chargé de régler les conflits entre wikipédiens, et qui a un pouvoir de décision contraignant, une sorte de justice, en somme) de la Wikipédia francophone pendant plus d'une année, ce qui a consommé une partie considérable de mes loisirs.

En juin 2003, Jimmy Wales, le fondateur du projet, a annoncé la création de Wikimedia Foundation, association à but non-lucratif destinée à gérer la croissance du projet et à le promouvoir. La fondation a pris forme à partir du mois de septembre, concrètement. Et c'est là que les ennuis ont commencé.

Alors qu'il aurait fallut créer une organisation très représentative de la communauté, à l'image du mode de fonctionnement des différents projet, Jimbo a créé un machin opaque, une association à laquelle on ne pouvait pas adhérer, mais uniquement constituée au début d'un conseil de 5 personnes, dont il s'est arrogé d'office la présidence et dont il désignait seul deux autres membres, les deux derniers étant élus par la communauté. Ce principe de fonctionnement, mis en place en janvier 2004, était prévu initialement pour permettre le lancement de la fondation et ne devait pas perdurer au-delà de la première année de son existence. Certains wikipédiens, dont moi, sont pourtant perplexes. En janvier 2005, tout naturellement et sans que personne ne soit consulté, le même principe est pourtant reconduit. Dès décembre 2004, on le sentait arriver, et le 16, j'ai écrit ça. Le 17, Florence Devouard me répondait ça.

Devant ce que je considérais comme la trahison des engagements ayant été pris un an auparavant, j'ai pris la décision d'en appeler à la communauté, et j'ai donc lancé un message ayant connu une certaine notoriété. Le ton était délibérément provocant, car je cherchais à sonner l'alerte, même si cela devait être au prix de ma réputation. Autant dire que je ne me suis pas fait que des amis. Il s'en est suivi une discussion par mail avec Jimbo, pas très fructueuse et dont on ne pouvait rien conclure de très rassurant. Il affirmait en gros qu'il pensait que nous avions pour mission de construire une Wikipedia capable de durer, ce que je ne pouvais qu'approuver, et que seul lui en était capable, ce que je n'approuvais pas du tout.

Ce message n'a rien changé dans l'immédiat, mais je pense qu'il a eu certaines conséquences à plus long terme. Finalement, l'organisation de la Wikimedia Foundation a sensiblement évolué depuis, et j'ai la faiblesse de croire y être pour quelque chose. La structure de la Fondation est maintenant beaucoup plus représentative, avec des membres élus et d'autres désignés par les associations locales.

Dans l'intervalle d'un an entre la première désignation du Conseil d'administration de la fondation et la deuxième, un autre sujet de préoccupation a surgit. Dans différents pays, des gens pensaient que la création d'associations locales permettraient de soutenir plus efficacement le projet. Les premiers pays à se doter de telles associations furent l'Allemagne et la France, avec 6 mois d'écart, environ.

Mais là où les Allemands décidèrent immédiatement de créer un association totalement indépendante, les Français décidèrent de statuts biscornus, où la fondation américaine détenait une minorité de blocage et qui se réservait le droit de modifier le contenu de Wikipédia en cas de décision de justice, ce pour quoi elle n'avait pas la légitimité (au nom de quoi une association de Français s'arroge-t-elle le droit de modifier un contenu qui appartient tout autant à un Belge ou à un Québecois, ou même à un Péruvien, francophone ou non, en fait ?), mais qui était de plus juridiquement très dangereux, puisque cela signifiait d'après la loi LCEN que l'association se reconnaissait éditeur du contenu de Wikipédia. Devant l'entêtement des participants de l'assemblée générale, je claquais la porte, ce même jour, et je ne fais donc pas partie des membres fondateurs. Pour la petite histoire, ces deux points ont été supprimé des statuts à la demande expresse de la coordinatrice de la fondation pour les associations locales, Delphine Ménard (qui n'est pas un poisson ;-), en 2007. Aucune autre association locale n'a suivi ce modèle saugrenu...

Parlons donc de Wikimédia France. Attention les yeux...
J'avoue avoir du mal à savoir par où commencer si je veux parler des problèmes de Wikimédia France. L'indécision et le manque d'ambition chronique ? La mollesse des équipes dirigeantes successives ? L'amateurisme souvent frustrant ?

Après le clash de l'assemblée générale de 2004, je décidais de me désintéresser de l'association française, et de me concentrer sur la rédaction d'articles. Finalement, l'association a mis presque un an à se constituer après cette épisode, ce qui montre bien l'efficacité de l'équipe dirigeante de l'époque. Une fois l'association constituée, après 6 mois, elle piétinait littéralement, et quelques personnes se mirent à la recherche de bonnes âmes afin de faire avancer les choses malgré tout. Delphine Ménard fit appel à moi, et malgré quelques réticences, je finis paraccepter de m'investir dans le fonctionnement de Wikimédia France en octobre 2005. C'est un épisode connu d'un petit cercle de personne comme l'épisode dit "du putsch", où les rares personnes motivés ont pris en main le destin d'une association à la dérive et dont le conseil d'administration était devenu largement virtuel.

Pour Wikimédia France, j'ai entre autres organisé l'adhésion de l'association au Forum des Droits de l'Internet, la participation au Village du Libre de la Fête de l'Humanité (la première fois en 2006, après prise de contact en 2005, et c'est devenu une habitude, depuis), j'ai participé à Paris Capitale du Libre en 2006 et bien d'autres choses. Malgré cela, après mon coup de gueule de 2005, malgré le fait que beaucoup ont reconnu par la suite qu'il était justifié, et malgré le fait que j'ai participé au sauvetage de l'association à un moment où elle courait tout simplement au désastre, je n'ai jamais été élu au conseil d'administration de Wikimedia France. Comme je l'ai dit plus haut, je savais quel risque je faisais courir à ma réputation quand j'ai décidé ce coup de gueule (et les autres), mais j'avoue en conserver une certaine amertume, et surtout un regret, car je pense que les équipes qui se sont succédées à la tête de Wikimédia France ne sont pas à la hauteur (je dois reconnaitre que je ne suis plus trop l'actualité wikipédienne depuis mars dernier, mais je serais surpris que ça ait fondamentalement changé, les mêmes causes produisant les mêmes effets. Bon d'accord, j'ai jeté un oeil sur le site, puisque j'y ai encore accès, et ça n'a effectivement pas l'air de bouger beaucoup. Sans surprise).

En juin 2006, des obligations professionnelles m'ont contraint à m'éloigner de l'univers wikipédien, et là, nous nous approchons de la fin de mon article. J'ai finalement quitté la société pour laquelle je travaillais, ce qui m'a à nouveau laissé plus de temps. Et là, en mars 2007, j'ai découvert ce que beaucoup ont découvert depuis : un phénomène de noyautage des instances de prise de décision de Wikipédia, différents individus prenant des positions à responsabilité (administrateurs, arbitres), mais pour mieux pousser des intérêts partisans. Des nouveaux qu'on pousse dehors sans ménagement, des anciens écœurés qui s'en vont. Ces phénomènes constituent en outre un véritable tabou sur Wikipédia (la phrase "la cabale n'existe pas" est simplement répétée sur un mode incantatoire), alors que les médias s'en font déjà l'écho (ici, par exemple). Et c'est là qu'apparait, pour moi, en tout cas, la faiblesse de la structure mise en place, à tous les niveaux, face à l'entrisme. Un conflit violent s'ensuit quand je tente de confondre quelques-uns des intrus, mais, avec le recul, je dois bien reconnaitre que c'était présomptueux de ma part devant l'ampleur du phénomène. Un conflit s'ensuivit, qui se termine à la surprise générale à mon détriment (il suffit de consulter les débats, puis la conclusion, pour comprendre qu'on n'a clairement pas la totalité des discussions sous les yeux, et que des décisions ont été prises ailleurs).

Dégouté, je décide de cesser de contribuer, et de prendre une longue pause.

Je reprends contact avec le Wiki-monde à l'occasion de la Fête de l'Humanité 2007, sur le stand de l'association. Je vois aussi le stand de In Libro Veritas, éditeur de contenu libre sous forme papier, avec qui nous avions pris contact l'année précédente. Cette maison d'édition aimerait collaborer avec nous pour faire des éditions papier, sur un thème ciblé, à partir d'article de Wikipédia. Mais personne n'a repris contact avec eux depuis un an, malgré ses nombreuses tentatives de relance ! Agacé, je décide de relancer le projet. J'y vois aussi l'occasion de reprendre contact avec le Wiki-monde.

Le projet est un véritable chemin de croix. Je suis en contact avec Pierre Beaudoin, président de l'association, pour la rédaction du contrat, mais visiblement, il n'est pas franchement enthousiaste. Tout est à faire : Wikimedia France n'a même pas de contrat de licence à jour pour les marques déposées de la fondation. Après des dizaines de coup de fil et de mails, des réunions (celle qui a eu lieu en marge du colloque d'octobre semblait pourtant prometteuse), l'objectif de Noël 2007 est finalement raté, et je décide de jeter l'éponge. Tout était pourtant prêt, le contrat était rédigé, les termes approuvés de manière informelle, il ne restait plus qu'à décider d'y aller. L'échec est-il dû à l'indifférence ? L'indécision ? Autre chose ? Pierre a bien dit vaguement une ou deux fois qu'il s'agissait d'un petit projet, qu'on ne pouvait pas attendre beaucoup de bénéfices... aux dernières nouvelles, il n'y a toujours pas de Wiki-bouquin à la FNAC et aucun projet "d'envergure" n'est venu remplacer celui-ci...

Après, ça vaut à peine le coup d'être raconté. Rien jusqu'à mars 2008 et l'assemblée générale, où comme d'habitude, je ne suis pas élu au conseil d'administration. Je ne peux alors que constater mon impuissance, et le fait qu'il n'y a plus rien que je puisse faire avec mes petits poings pour changer les choses.

Wikipédia est une idée formidable, littéralement, comme peut être formidable le décollage d'un avion. C'est les larmes aux yeux que je la vois se scléroser, sa créativité s'étioler, les anciens contributeurs partir, les nouveaux refuser de rester à cause de quelque clique. La plupart des gens aux commandes semblent maintenant plus intéressés par les avantages que peuvent leur procurer cette position devenue prestigieuse que par l'épanouissement du projet et par ses objectifs, à commencer par la mise à disposition universelle du Savoir, librement accessible. Postes de consultant, médailles, conférences payantes, promotion d'objectifs personnels, stratégie de communication, voila les nouveaux objectifs. Ça devient essentiellement du business. Et comme rien n'a été fait pour prévenir ces dérives quand le projet était jeune, on peut dire sans trop s'avancer que ça sera bientôt trop tard, si ce n'est déjà le cas.

Tout va plus vite dans le monde des technologies de l'information. Wikipédia va-t-elle réussir à vivre toute une existence en une décennie ?

L'encyclopédie a existé bien avant Wikipédia. Si cette dernière perd les qualités qui ont fait son succès, ouverture, universalité, gratuité, liberté, il importe finalement assez peu qu'elle disparaisse ou qu'elle s'englue simplement dans sa propre sclérose et continue à vivoter. Ce qu'elle a représenté sera mort.



(*) : en fait, ce n'est sans doute pas ma première modification. Celle-ci doit avoir quelques jours de plus, avant que je ne créé un compte, mais je ne me rappelle plus quoi il s'agit... :-(

Cet article a été publié sur Agoravox et repris par Yahoo Actualités.