Sunday, June 29, 2008

SNCF, c'est possible...

Ce week-end, je suis revenu dans mon Alsace natale. Pour ce faire, j'ai réservé un billet dans le TGV Est, comme je le fais à chaque fois. Cette fois-ci pourtant, je m'y suis pris un peu plus tard que d'habitude.

J'ai donc obtenu un billet où, au lieu d'un numéro de place, figurait la mention "Place selon disponibilité", ce qui veut dire qu'en gros, cette réservation ne me donnait pas accès à une place réservée.

Ce qui signifie en gros, cette réservation est totalement fictive. La SNCF facture un service, la réservation, qu'elle ne rend pas.

Quel ne fut pas mon agacement quand les hauts-parleurs de la gare de Strasbourg annoncèrent l'arrivée du train en ajoutant "l'accès au train est réservé aux personnes ayant reversé".

Et effectivement, j'ai passé les 2h20 du trajet entre Strasbourg et Paris sur un strapontin, dans l'environnement bruyant et inconfortable d'une plateforme en bout de wagon.

Visiblement, la réservation est une convenance pour la SNCF, pas pour le voyageur. La SNCF, elle, surbooke allègrement comme la première compagnie aérienne low-cost venue, alors qu'elle n'a rien de low-cost !

Thursday, June 26, 2008

On se fout de ce que vous pensez !

Lu ce jour sur le site du Nouvel Observateur : Fillon a déclaré, devant l'Union Démocratique Internationale (UDI) que la droite avait "gagné la bataille idéologique". Il estime en outre que la gauche était responsable de "l'étiolement de la croyance dans le progrès" à cause de son refus du "libéralisme, de la compétition et de la mondialisation". D'après lui, ça revient à "refuse[r] la réalité", et donc à être "renversé par la réalité".
Mais de quel progrès parle-t-il, au juste ? Les délocalisations des multinationales, dont les propriétaires paient des vacances à Sarkozy ? La baisse du service public ? Le démantèlement de l'État ? La vente de tous les biens restant de la nation ?
C'est à une véritable liquidation qu'on assiste, et pour voir une victoire là-dedans, il faut vraiment avoir des problèmes oculaires ! Les Français, en tout cas, ne semblent pas convaincus : les sondages n'ont jamais été aussi mauvais, et il parait désormais clair que le gouvernement et Sarkozy ne bénéficient plus du soutien des citoyens dans leur politique. Ce qui n'a pas l'air de les préoccuper le moins du monde, soit dit en passant !
Le libéralisme est loin d'être une "réalité" incontournable. J'irais même plus loin : tous les pays qui connaissent le succès économique l'évitent comme la peste, et ce depuis toujours ! Il y a d'ailleurs une étrange coïncidence entre la conversion massive des politiques français (y compris de gauche, malheureusement) au libéralisme, et notamment au libre-échange, et le déclin de plus en plus visible de la France.

Monsieur Fillon, la méthode Coué ne vous sauvera pas ! Votre gouvernement est une caricature de tout ce qu'il ne faut pas faire, et redresser le tort que vous faites à la France et à ses habitants prendra sans doute des décennies, en supposant que ça soit possible (on jugera sur pièce dans 4 ans). Se féliciter de ses succès quand on est le capitaine d'un navire qui sombre manque ou de décence, ou de clairvoyance, voire des deux. A votre place, je me méfierais du jugement de l'Histoire. Vous et le chef de votre gang risquez d'y entrer comme les liquidateurs de la France, ni plus, ni moins !

Le fait du Prince

Bon, il l'a fait. Sarkozy a décidé de taxer la marine à vapeur pour financer la marine à voile déclinante. Ou plutôt il a décidé de taxer les connexions Internet et les opérateurs de téléphonie mobile pour financer la télévision. La télévision publique, en l'occurrence, qui ne diffusera plus de publicité, et dont le financement va donc devenir complètement indépendant de l'activité. Je m'explique : la publicité est tributaire de l'audience. Si les émissions sont trop mauvaises, les gens cessent de regarder. Même la redevance est dépendante de l'attractivité des émissions : les gens ont toujours le choix de renoncer à posséder un poste de télévision. Mais les téléphones mobiles et les connexions Internet n'ont rien à voir avec la qualité des émissions de télévision (d'ailleurs, je ne pense pas que les FAI et les opérateurs se laissent faire. Ce financement est encore loin d'être certain). Ce qui veut dire que, quelle que soit la qualité des émissions de France Télévisions, son financement sera le même. Sachant que, globalement, les programmes de qualité ont un prix de revient plus élevé que les mauvais, que pensez-vous qui va se passer ?

Mais tout ça n'est que broutilles par rapport à la "petite annonce" faite complètement en passant par Sarkozy hier soir. Profitant de l'effet de choc (tel qu'expliqué par Naomi Klein dans son livre "la stratégie du choc", que je ne peux que vous enjoindre à lire) de son annonce, il en a profité pour décréter que dorénavant, le président de France Télévisions ne serait plus désigné par un organe ayant une relative indépendance, le CSA, mais par "l'exécutif", c'est à dire Sarkozy lui-même. Pour le coup, l'annonce dépasse de loin la problématique de la suppression de la publicité (ça n'a d'ailleurs aucun rapport). Il s'agit d'une prise en main totale du service public de la télévision au profit des intérêts politiques de Sarkozy.

Je repose la question que j'ai déjà posé il y a quelques temps : y a-t-il encore quelqu'un pour nier la dérive autocratique du pouvoir depuis l'élection de Sarkozy ?

Tuesday, June 24, 2008

Est-ce qu'on va bientôt toucher le fond ?

La chute incroyable de la France se poursuit. Aujourd'hui, deux sujets :

-Les publicités télévisées pour l'action du gouvernement en matière de pouvoir d'achat. Outre le fait que ces clips prouvent surtout à quel point ces mesures sont dérisoires, on ne peut que s'interroger sur la démarche. Quel est l'objectif ? Le gouvernement n'arrivera pas à convaincre les gens que tout va bien alors que tout va mal ! D'ailleurs, si l'action du gouvernement était tellement positive, elle n'aurait pas besoin de "communication" comme celle-ci. Personnellement, je déplore ce retour assumé d'une propagande officielle, comme dans une république bananière, et je m'interroge sur l'utilisation faite de l'argent public : les 4 millions d'euros de budget de cette campagne à la gloire du gouvernement aurait été mieux utilisés ailleurs. Et je me pose la question : le gouvernement utilisera-t-il de la même manière les deniers de l'Etat au profit de la promotion de sa politique (et donc de la réélection de ses appuis, à l'Elysée comme au Parlement) en période électorale ? L'ensemble me parait profondément malsain.

-La réduction de la prise en charge des affections longues durées (ALD) par l'Assurance maladie : La plupart d'entre nous affronterons un jour ou l'autre une maladie grave : cancer, greffe, affection cardio-vasculaire, diabète, handicap, etc. C'est souvent notre dernier combat. Ces accidents, en plus de leur influence directe sur la qualité de vie, ont souvent un impact économique catastrophique sur les malades. Pour certaines maladies graves, les malades ne pourraient pas dans leur majorité financer leur traitement. Je pense donc que les ALD sont la première raison d'être de l'Assurance maladie. Je suis d'ailleurs persuadé que pour les maladies bénignes, elle ne sert plus à rien depuis longtemps (le ticket modérateur et la franchise sont à mes yeux un prix normal, équivalent à ce dont la profession médicale devrait se contenter si la Sécu n'existait pas). A mon avis, si on ouvre cette brèche dans l'appui qu'offre l'Assurance maladie aux gens gravement malades, dans un avenir très proche, l'Assurance maladie ne servira plus à rien du tout.

J'espère qu'on va bientôt toucher le fond, pour pouvoir enfin commencer à remonter ! Mais ça, ça nécessite d'abord une prise de conscience.

Friday, June 13, 2008

Irlande, suite

C'est donc officiel, semble-t-il : l'Irlande a dit "non" au Traité de Lisbonne.

Honnêtement, on ne peut que se réjouir d'un tel vote.

Personnellement, je suis clairement fédéraliste. J'aimerais que l'Europe s'unisse politiquement, pour ne former qu'une seule nation. Une nation démocratique.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas le chemin qui est suivi actuellement : l'Union politique, comme je le disais il y a quelques jours, n'est plus du tout à l'ordre du jour, et le TCE, comme le Traité de Lisbonne, entérine cet état de fait, ce qui est une trahison totale des idéaux qui ont prévalu au lancement du projet européen. Ces traités ont pour but essentiel de dicter encore un peu plus leur politique économique aux pays membres. Une politique économique néo-libérale, bénéfique pour les riches, nuisible pour les pauvres.

Pire, l'Europe n'a rien de démocratique. On se demande vraiment qui prend les décisions. Un exemple frappant récent : les poulets à la Javel américains. Personne n'en veut, ni le Conseil de ministres européen, ni le Parlement européen, ni, surtout, les citoyens européens, ni, bien sûr, les paysans européens. Et pourtant, la Commission européenne, forte de son absence totale de légitimité démocratique, a décidé que leur importation serait malgré tout autorisée. Pour faire plus simple, on citera l'ancien premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, qui se défaussait joyeusement sur "Bruxelles" pour justifier des décisions impopulaires.

C'est à tout ça que les Irlandais ont dit "non". Comment leur en vouloir ?

Maintenant, ce que les "décideurs" doivent faire, c'est proposer enfin une véritable alternative pour l'Europe, un véritable projet, enthousiasmant comme il l'était en 1957. En ont-ils vraiment la volonté ? Il faut l'espérer, sous peine de se heurter encore à la juste colère du peuple.

Tuesday, June 10, 2008

Maladie grave

Cette planète a attrapé une grave maladie : l'humanite...

Monday, June 09, 2008

L'Irlande, dernier espoir

Le 12 juin prochain, la République d'Irlande va voter lors d'un référendum sur le Traité de Lisbonne. Alors que le TCE a été ou devait être ratifié par référendum (certains pays ont ajourné la ratification après le non de la France et des Pays-Bas) par 9 pays sur 25, le Traité de Lisbonne, qui reprend l'essentiel du TCE, ne sera ratifié par référendum que par 1 pays sur 27 (la Roumanie et la Bulgarie ayant adhéré à l'Union dans l'intervalle). C'est donc une occasion parfaite pour chiffrer, en quelque sorte, le recul de la démocratie en Europe. On appréciera la ratification française, qui s'assied complètement sur le vote des Français lors du référendum sur le TCE (qui était un "non" franc et massif, à 54,67%, je le rappelle). Je suis curieux de voir ce qui va se passer aux Pays-Bas...

On voit qu'à l'évidence, la méfiance envers le Peuple est devenue la règle dans l'Union, et qu'on préfère faire "ce qui est bon pour lui" (ahem...) sans lui demander son avis, puisqu'il pourrait désapprouver. Ce que confirme la campagne pour le oui en Irlande, basée sur les mêmes arguments qu'en France en 2004 : vous n'êtes pas capable de comprendre le traité, donc faites nous confiance et votez oui. En d'autres termes, il faut voter oui au Traité parce qu'il est incompréhensible. Comme en 2004, on a l'impression que les décideurs ne cherchent pas trop à expliquer les avantages de ce traité, et n'ont finalement que des arguments de forme.

On comprend les réticences des citoyens, tant il est vrai que cette naissance d'un nouveau traité au forceps marque bien une réticence : ce traité, TCE ou de Lisbonne, marque l'abandon sans doute définitif de la volonté d'union politique qui était à l'origine du projet européen, et la victoire définitive d'une Europe purement économique et ouverte à toutes les importations, au détriment de son propre tissu économique.

En d'autres termes, ce projet est l'enterrement définitif de l'Idée européenne. Place à l'Europe de Milton Friedmann et de "l'école de Chicago", faite uniquement à notre détriment.

Bref, pour faire simple : messieurs et mesdames les Irlandais, you are our last hope!

Monday, June 02, 2008

Pensées diverses

Du 7 au 29 juin se déroulera l'Euro 2008 (football, pour ceux qui l'ignoreraient) et du 8 au 24 août les Jeux Olympiques d'été.

Presque deux mois durant lesquels l'attention du public sera détournée de la politique intérieure et où les gouvernements pourront prendre toutes sortes de mesures impopulaires sans que personne n'y fasse attention. Ceci est donc un appel à la vigilance. C'est le moment de défendre vos droits...

Dans un registre plus tragique, indispensable à lire : "La stratégie du choc", de Naomi Klein, dont je parlais déjà en septembre dernier, et qui est enfin traduit en français (moi non plus, je ne me suis pas senti le courage de lire un tel pavé en anglais...). L'auteur de "No logo" dresse un portrait terrifiant de notre monde contemporain, où les neocons sont littéralement l'affut des catastrophes naturelles, guerres et autres désastres pour imposer des mesures injustes en profitant du nuage de poussière (effet de "choc et stupeur") soulevé. Comme le livre vient de sortir, je suis encore en train de le lire, mais elle donne d'entrée quelques exemples : la guerre en Irak, la guerre des Malouines, le tsunami de 2004, l'ouragan Katrina (privatisation de toutes les écoles de la Nouvelle-Orléans), la crise financière asiatique de 1999, etc. C'est effrayant. Et ça pose encore la même question : si nos gouvernants ne roulent pas pour nous, pour qui roulent-ils donc ?