Thursday, June 26, 2008

On se fout de ce que vous pensez !

Lu ce jour sur le site du Nouvel Observateur : Fillon a déclaré, devant l'Union Démocratique Internationale (UDI) que la droite avait "gagné la bataille idéologique". Il estime en outre que la gauche était responsable de "l'étiolement de la croyance dans le progrès" à cause de son refus du "libéralisme, de la compétition et de la mondialisation". D'après lui, ça revient à "refuse[r] la réalité", et donc à être "renversé par la réalité".
Mais de quel progrès parle-t-il, au juste ? Les délocalisations des multinationales, dont les propriétaires paient des vacances à Sarkozy ? La baisse du service public ? Le démantèlement de l'État ? La vente de tous les biens restant de la nation ?
C'est à une véritable liquidation qu'on assiste, et pour voir une victoire là-dedans, il faut vraiment avoir des problèmes oculaires ! Les Français, en tout cas, ne semblent pas convaincus : les sondages n'ont jamais été aussi mauvais, et il parait désormais clair que le gouvernement et Sarkozy ne bénéficient plus du soutien des citoyens dans leur politique. Ce qui n'a pas l'air de les préoccuper le moins du monde, soit dit en passant !
Le libéralisme est loin d'être une "réalité" incontournable. J'irais même plus loin : tous les pays qui connaissent le succès économique l'évitent comme la peste, et ce depuis toujours ! Il y a d'ailleurs une étrange coïncidence entre la conversion massive des politiques français (y compris de gauche, malheureusement) au libéralisme, et notamment au libre-échange, et le déclin de plus en plus visible de la France.

Monsieur Fillon, la méthode Coué ne vous sauvera pas ! Votre gouvernement est une caricature de tout ce qu'il ne faut pas faire, et redresser le tort que vous faites à la France et à ses habitants prendra sans doute des décennies, en supposant que ça soit possible (on jugera sur pièce dans 4 ans). Se féliciter de ses succès quand on est le capitaine d'un navire qui sombre manque ou de décence, ou de clairvoyance, voire des deux. A votre place, je me méfierais du jugement de l'Histoire. Vous et le chef de votre gang risquez d'y entrer comme les liquidateurs de la France, ni plus, ni moins !

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