La démocratie est un exercice exigeant. Le Venezuela est en train de le découvrir. Comme le raconte Libération, Hugo Chavez, président démocratiquement élu du Venezuela affirme qu'il ne renouvelera pas la licence de la chaine de télévision RCTV. Cette chaine privée, qui soutient l'opposition politique, est une des seules à être captée dans tout le pays. Des centaines de journalistes ont manifesté contre cette menace de censure. Honnêtement, la censure, c'est mal. J'espère personnellement que Hugo Chavez ne mettra pas sa menace à exécution.
Une remarque toutefois : RCTV a soutenu le coup d'état de 2002 qui a renversé Chavez, démocratiquement élu, encore une fois, pendant deux jours, avec l'appui d'une grande partie des médias, qui sont notamment allé jusqu'à taire les gigantesques manifestations qui ont fini par rétablir le pouvoir légitime. Et ça aussi, c'est mal. L'exigeance démocratique vaut pour tout le monde, et on se demande où était les journalistes, qui manifestent aujourd'hui pour la liberté d'expression, à ce moment-là.
Plutôt que la liberté d'expression, il me semble que les journalistes devraient plutôt se reclamer du devoir d'information. La différence est sensible, et pas seulement au Venezuela.
3 comments:
Visiblement c'est malheureusement fait :-/
Effectivement, comme on peut le lire ici. C'est bien dommage que Hugo Chavez permette à ses détracteurs de remporter cette victoire en prêtant le flanc aux critiques qui l'accusent de ne pas être un démocrate. Il faut toutefois rappeller que la justification donnée par le pouvoir vénézuélien, qui accuse RCTV d'être un média putschiste, car ayant soutenu le putsch de 2002, est largement vraie, même si cette mesure reste anti-démocratique et peut même ouvrir la porte à des mesures de rétorsion des Etats-Unis, qui n'attendent que ça.
Cette histoire démontre une fois de plus le caractère funeste de ce concept de liberté de la presse. Liberté, cela veut dire que les médias sont libres de nous informer, et donc aussi de ne pas nous informer. Et l'expérience montre que c'est exactement ce qui se passe. Il est d'ailleurs inutile d'aller jusqu'au Venezuela pour le constater. Ce qu'il faut défendre, c'est le devoir d'informer de la presse, qui a le mérite de rendre illégitime l'autocensure.
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