L'État français vient d'annoncer des prêts aux constructeurs automobiles français (Renault et PSA) pour un montant de 6,5 milliards d'euros, en échange, dixit le Nouvel Observateur, de "garanties pour l'emploi".
Et juste après, PSA (qui va donc toucher 3 milliards d'euros), toujours d'après le Nouvel Obs, a annoncé renoncer à son plan de fermeture d'usine a son plan social "pour 2009", et va se contenter... de départs volontaires et de non-renouvellement des départs à la retraite !
C'est ça, les "garanties pour l'emploi" ?
Bon, c'est sûr, c'est moins déchirant que des vagues de licenciement. Mais l'effet au niveau de l'emploi est exactement le même : que je licencie quelqu'un ou que je ne renouvelle pas un départ à la retraite ou son départ volontaire (vous y croyez, vous, aux départs volontaires, en pleine crise ? Vous quitteriez volontairement votre emploi ?), la conséquence c'est qu'il y a un emploi en moins. Dans un cas, ça fait un chômeur de plus, dans l'autre, c'est un chômeur qui ne trouve pas de travail. Le résultat est le même : quelqu'un est au chômage, et ne l'aurait pas été sans ces mesures.
Et c'est pour obtenir ce résultat grandiose que Sarkozy a sorti le chéquier et dépensé l'argent de nos impôts ?
Parallèlement, Sarkozy se défend de faire du protectionnisme avec ce plan. C'est bien dommage que notre gouvernement, tout comme la Commission européenne, continue à chanter les louanges du libéralisme en général et du libre-échange et particulier. Le protectionnisme est la seule solution pour redresser l'économie française. Sans protectionnisme, toute initiative est vaine : soutenir la recherche, c'est développer les prochains produits qui seront fabriqués en Chine, baisser les salaires ne sera jamais suffisant tant qu'on n'aura pas le niveau de salaire (et donc le niveau de vie) des pays les plus pauvres où les industriels sont susceptibles de délocaliser (si le niveau des salaires s'élève trop en Chine, ils iront aux Philippines, au Viet-Nam, au Maroc ou ailleurs), subventionner les entreprises, c'est courir le risque qu'elles délocalisent plus vite grâce à ces fonds. L'Etat renonce donc à avoir la moindre influence sur l'économie, avec les résultats qu'on observe.
Le libre-échange n'a d'avantages que pour les grandes entreprises. Pour les salariés et même pour les PME, c'est une calamité.
Personnellement, je commence à prendre peur : les mesures de Sarkozy pour contrer la crise vont au contraire l'agraver et consommer les moyens qui permettrait de lutter efficacement. On s'approche du point de non-retour, le moment où notre économie ne pourra plus se relever...
Exigeons que notre gouvernement protège notre marché du travail contre les importations en provenance de pays à bas-coût, où les gens sont sous-payés et exploités.
2 comments:
Bonjour, j'ai lu votre billet et vous conseille le site de Loïc Abadie, une très bonne analyse de la finance mondiale sans omettre le protectionnisme que vous évoquez... Nous y serons amenés de toutes manières !
http://tropicalbear.over-blog.com/
ah, j'oubliais je viens d'agoravox ! ;-) cordialement
Malheureusement, je ne suis pas aussi optimiste. Les derniers développements de la crise semblent indiquer que toute la classe politique se mobilise pour empêcher que quoi que ce soit ne change. On va droit dans le mur, et ceux qui nous dirigent appuient sur l'accélérateur !
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