Ca fait quelques semaines que je n'ai plus rien écrit dans ce blog, simplement parce que je n'avais pas énormément de choses à dire. Je n'ai pas envie de commenter sans fin les stupidités du clown qui nous sert de président, car j'ai déjà l'impression de me répéter, et que je ne me vois pas répéter ça pendant 5 ans. Je vais donc diminuer la cadence des commentaires concernant la politique française.
Les élections municipales et cantonales ont enfin marqué une réaction face à la politique catastrophique du gouvernement de Sarkozy. Ledit gouvernement a déjà dit entre les deux tours qu'il n'allait pas en tenir le moindre compte et qu'il fallait "aller plus loin dans les réformes" (dixit Fillon), et ne cesse de le répéter depuis hier soir.
Pourtant, sauf à affirmer que tous ces maires de droite non-réélus ont simultanément été rejetés par une étrange coïncidence, il est évident que les citoyens français ont cherché à manifester leur déplaisir au gouvernement. Ce déplaisir ne peut être dû qu'à deux choses : l'attitude personnelle du président, bien sûr, mais aussi la réaction face à des mesures qui provoquent casse sociale, baisse du pouvoir d'achat, appauvrissement du pays, etc. Petite précision : ces municipales marquent le meilleur résultats de la gauche à cette élection de toute la Ve République, c'est à dire 1958 !
Quels sont les conséquences de ce scrutin ?
-Maintenant que les élections sont passées, le Sarko-Circus va reprendre de plus belle.
-Maintenant que les élections sont passées, on va vraiment sentir passer les réformes. Sarkozy n'a plus aucune raison de prendre des gants. Rendez-vous dans la rue !
-La défaite de la droite marque sans doute la fin de "l'ouverture" (entendez : l'entrée au gouvernement de personnalités venues des partis de gauche et qui sont bizarrement d'accord pour participer à une politique de droite), la droite étant brutalement ramenée à terre. Les "ouverts" vont-ils se rendre compte qu'ils sont en train de brûler leur crédibilité par les deux bouts ? On peut en douter.
-Le pari de Bayrou a échoué. Le Modem n'a pas d'électorat, pas d'élus et la campagne électorale a vu la fuite de pratiquement toutes les personnalités qui restaient au Modem, à l'exception de Marielle de Sarnez et d'Azouz Begag, qui ont tous les deux toutefois été battus, tout comme Bayrou lui-même. L'avenir du Modem semble bien sombre.
-La mort du FN semble également acquise. Qui s'en plaindra ?
-Les scores honorables des partis à la gauche du PS vont peut-être enfin leur donner les moyens de s'organiser, de se réformer et surtout de s'unifier de manière à se rendre vraiment utiles. Mais en ont-ils vraiment la volonté ? Les querelles de clocher semblent plus importantes pour eux que le bien des Français.
-Le PS a réussi à faire un bon score en ne changeant rien ou si peu à sa situation après la présidentielle et les législatives (Royal a même failli nous rejouer sa valse à trois temps avec le Modem, alors qu'on ne peut pas vraiment dire que ça lui ait réussi la première fois). Ce n'est pas une bonne nouvelle. Le PS pourrait être tenté de ne rien changer, alors qu'il n'a toujours pas d'offre politique convaincante (programme motivant, personnalités crédibles, positions claires sur des sujets d'actualité). On se demande vraiment ce qu'ils attendent. Ils n'ont rien foutu pendant 10 mois. Cela dit, ils n'avaient déjà rien foutu pendant 5 ans avant ça. Mais il me semble impossible de voir le candidat du PS gagner en 2012 si rien ne change. Vous, je ne sais pas, mais personnellement, je n'ai pas envie de voter ni pour Royal, ni pour Hollande, ni pour DSK, ni pour Fabius, ni pour Lang. Il est temps qu'une nouvelle génération émerge, si possible avec de véritables convictions, et pas seulement avec de l'ambition (de ce coté, les Valls et autres Montebourg me paraissent peu prometteurs).
-Les prochaines sénatoriales (en septembre) vont être houleuses. Il est probable que le Sénat bascule à gauche, peut-être en septembre, sinon en 2010. En effet, en 2010, le collège électoral aura à peine changé, puisque entre temps, il y aura seulement eu des élections régionales, la même année (où la gauche ne peut pratiquement que régresser, puisqu'elle détient actuellement 21 régions sur 22). Rappelons que sur 51760 grands électeurs votant pour les sénatoriales, 49440 sont des délégués municipaux, avec une forte sur-représentation des communes rurales, en proportion de leur population (d'où ce Sénat chroniquement à droite, les campagnes votant bien plus à droite que les villes), les 2320 autres grands électeurs sont les députés, conseillers généraux et régionaux (les conseillers régionaux sont 665 dans toute la France). Autant dire que les élections sénatoriales sont étroitement liées aux élections municipales. Et en 2010, la loi électorale ayant changée, c'est la moitié des sénateurs qui sera renouvelée d'un seul coup. Avec la majorité des grandes villes, 21 régions sur 22, 59 départements sur 101 et demain sans doute la majorité au Sénat, la gauche peut devenir un contrepoids efficace à la politique de Sarkozy, d'autant que les dernières législatives ne lui ont pas donné une très vaste majorité à l'Assemblée nationale.
-Alors que la participation aux élections étaient, d'une manière générale, en hausse très nette depuis la présidentielle de 2002, ces municipales marquent le retour à une abstention très inquiétante. Personnellement, j'ai l'impression qu'elle montre très clairement le désespoir des citoyens qui ne savent vraiment plus vers qui se tourner, tous les partis les ayant déçus, ce qui met la France dans une position virtuellement pré-insurrectionnelle. Attendons mai... :-)
Bref, la période 2007-2008 risque de marquer une rupture dans l'histoire politique de la France, et l'avenir politique est toujours aussi incertain. Si ça devait durer, tout deviendrait possible. Malheureusement...
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