Sunday, August 05, 2007

Lèse-majesté

Le crime de lèse-majesté existe de nouveau en France. Un jeune de 19 ans vient d'être condamné à 4 mois de prison ferme pour avoir insulté Sarkozy, alors ministre de l'intérieur. Il a dit "Je nique Sarko, le fils de pute !"
Loin de moi l'idée de dédouaner ce jeune. Il méritait bien sûr d'être puni, par quelques jours de travaux d'intérêt général, ou par une amende. Parce que quand on sait quel destin attend les repris de justice en France, la prison ferme, ça signifie tout simplement qu'on vient de détruire la vie de ce jeune, pour une parole. Sa vie est brisée : à lui le séjour traumatisant en prison, parmi les bêtes sauvages, l'interruption de ses études ou de son emploi, le chômage, les entretiens d'embauche infructueux, puis peut-être la délinquance, la vraie.
On sait maintenant que Sarkozy n'a pas peur de détruire totalement ceux qui le contrarient, aussi peu que ce soit. On ne reviendra pas sur l'attitude d'une justice aux ordres, rendant des décisions complètement iniques, comme celle-ci, tant le temps passé depuis le mois de mai nous a déjà rendu cette idée familière.
A la fin de la campagne électorale, je disais que des temps difficiles nous attendaient. On est déjà en plein dedans. Et ça ne fait que commencer.

4 comments:

Unknown said...

Un individu qui insulte de façon aussi subtile un représentant de l´État entouré très certainement de gardes du corps pensait probablement se faire tabasser, histoire de faire passer Sarkozy pour un monstre. C´est raté. (Le plus probable est qu´il ne pensait à rien du tout).
La punition est extrême, mais extrémisme ne signifie pas forcement fascisme.
Tout comme une personne peut être extrêmement bonne et extrêmement honnête.
Apparemment le gouvernement souhaite rétablir les valeurs morales et non pas donner du sursit à cette personne qui pour en arriver à proférer de telles insultes ne doit pas vraiment être un ange.
Je pense que la punition est exagérée mais une personne stricte comme Ségolène royale aurait fait de même (mais ne peut l´avouer car en France, le jeu consiste à critiquer strictement et sans retenue le parti adverse quel que soit la cohérence des propos et son opinion personnelle au risque de se faire exclure).

Il faut arrêter de chercher à frapper sur les politiques quelles que soient les raisons et s´inventer une escalade de la situation en mettant bout à bout des réactions surfaites à une actualité de caniveau.

Ils font assez d´erreurs avec leurs mentalités de dirigeants élitistes pour que l´on ne soit pas obligés de les critiquer lorsqu´ils n´en font pas de vraies :-)

C´est comme la critique des vacances du président chez des amis (ou nouveau amis) aux Etats-Unis.
Lorsque vous évoluez dans le milieu de la finance, de la politique et autres, il est concevable au bout de plusieurs dizaines d´années que vous allez obtenir des relations et vous faire des amis parmi ces gens.
Que faire s'ils vous invitent ou si vous désirez les rencontrer ??
Refuser, car vous êtes maintenant président, alors que c´est probablement grâce au soutien de ces personnes que vous avez pu obtenir votre situation actuelle.
Il faut appeler un chat, un chat. Un homme politique se hisse au pouvoir en traversant un parcours d´obstacles, lesquels ne peuvent être franchis qu´avec l´aide de différents Lobbyistes et autres dirigeants qui sont tout sauf altruistes.

Refuser ou avoir honte de ces invitations ou fréquentation est du même niveau que de refuser de boire un verre avec votre patron le soir ou de refuser de ranger une salle de cours lorsque votre directeur de thèse vous le demande (bien des années après vous aurez peut-être une relation amicale avec cette personne).

Seuls ceux qui refusent pour des raisons morales ont le droit d´émettre une critique.
Mais je pense qu´ils ne sont pas nombreux et je suis certain qu´ils n´avancent pas beaucoup dans la vie et finissent en bouddhistes aigris (et seront probablement récompensés dans une prochaine vie en devenant une pierre pour pouvoir atteindre le Parinirvâna :-) ).

Traroth said...

Vous ne manquez pas d'imagination pour spéculer ainsi aux intentions de cette personne. Idem quand vous dites que de toutes façons, vu son vocabulaire, il mérite d'aller en prison. Ca n'est pas une attitude juste ni démocratique.
Effectivement, il y a bien des formes d'extrêmisme. Il doit même être possible d'en inventer de nouvelles. Je n'en connais pas de préférable aux autres, personnellement. Mettre en prison une personne sur un mot, tel Louis XIV embastillant un coupable de lèse-majesté, je ne trouve pas ça justifiable.

Là où je commence à vraiment à être agacé par vos propos, c'est quand vous dites que Ségolène Royal aurait fait la même chose, parce que :
-Vous n'en savez rien
-Ca ne justifierait rien
-Pourquoi se cacher constamment derrière Ségolène Royal ? Sarkozy a été élu, il faut qu'il assume ses actions, maintenant
-Quand mon président (parce que ce n'est pas seulement le président de 53% de Français) agit mal, il me parait normal de me révolter. Ca n'est pas "négligeable".

Quand vous justifiez le fait que Sarkozy se laisse payer des vacances par des milliardaires (j'avais décidé de ne pas parler de ce sujet, parce que sinon, ça va vite devenir un boulot à plein temps, ce blog), ce que vous justifiez porte un nom : prévarication. Le seul "patron", pour reprendre votre terme, du président de la République, c'est le peuple français. Privilégier je ne sais quel intérêt privé qui aurait payé sa campagne, c'est ni plus ni moins que de la corruption. Donc, oui, il devrait se faire un devoir de refuser, comme l'ont fait tous ses prédécesseurs, à supposer qu'on le leur ait proposé. Cela dit, après l'Ile de la Jatte, il n'en est sans doute pas à ça près.

Cette partie de votre réaction est très répandue. On explique le raisonnement de la personne (le corrompu qui continue à sympathiser avec ses corrupteurs, même une fois élu) et donc, comme on a l'explication, ça devient normal et acceptable. Je n'arrive pas à comprendre cette manière de penser. Vous expliquez clairement vous-même dans votre message la démarche cynique de Sarkozy, qui a escaladé patiemment les marches de la corruption pour contruire sa carrière politique, mais pour vous, c'est acceptable, au nom de je ne sais quel réalisme tordu. Et on lit des choses comme ça partout. C'est effarant !

Anonymous said...

ça me rapelle Crainquebille...

Mort aux vaches !

Traroth said...

C'est vrai qu'il y a plus qu'une ressemblance. Comme quoi rien n'a changé depuis Anatole France.