Qu'est-ce qu'un crédit-relais ? C'est un crédit qui permet de "faire le joint" entre deux investissements immobiliers successifs : vous possédez un bien immobilier, vous voulez le vendre pour en acquérir un autre (le cas classique, c'est le changement de résidence principale, devenu trop petit suite à un mariage ou à une naissance, par exemple). Le crédit-relais va vous permettre d'acheter votre nouveau bien avant d'avoir vendu l'ancien. La durée d'un tel crédit est donc brève, et il faut habituellement rembourser en une année.
La crise des subprimes a eu deux conséquences dramatiques sur les gens ayant contracté ce type de crédit : la vente du premier bien devient extrêmement difficile, voire impossible (les banques sont devenues très frileuses sur les crédits immobiliers) et les cours de l'immobilier ont baissé, et donc leur deux biens ont perdu énormément de leur valeur. La combinaison de ces facteurs met les titulaires de tels crédits-relais dans une situation intenable : ils ne peuvent pas vendre leur premier bien, et sa valeur ne couvre de toute manière pas le montant du crédit-relais, celui-ci arrivant à échéance. Et à l'heure où les banques sont elles-même dans une situation difficile, inutile de compter sur leur mansuétude...
On estime à environ 30 000 le nombre de ménages concernés en France par cette machine à broyer les gens (d'après France-Info) , ménages qui vont être mécaniquement conduits au surendettement, voire pire.
Est-il moral que les particuliers soient victimes du trou béant creusé par les banques, ce qui a entrainé la baisse des cours et les difficultés actuelles ? Dans la situation actuelle concernant les crédits-relais, les banques sont à la fois l'origine du problème et l'exécuteur qui va saigner les victimes à mort. Ce qui revient à dire que les banques vont avoir la possibilité d'amortir une partie de leurs pertes en dépouillant les pauvres.
Dans mon message du 22 septembre dernier, je disais qu'il était impératif de limiter la liberté des banques. A l'heure où l'État va être amené à renflouer nombre d'entre elles, il est plus que jamais en position de dicter ses conditions. Et empêcher ce nouveau pillage me parait une condition sine qua non pour obtenir les aides en question, ou alors, je ne comprends plus à quoi peut bien servir l'État. Et vous, qu'en pensez-vous ?
2 comments:
Tout a fait d accord avec toi, mais de 1- la ligne politique et ideologique du gouvernement actuel ne me laisse pas penser qu il optera pour une limitation de la 'liberte' des banques, et 2- admettons que le gouvernement veuille forcer les banques ou les instigateurs internationaux a signer certains accords pour les sauver , ces derniers pourront tres bien refuser sachant que de toutes les facons le gouvernement sera forcer de 'bail them out' - terme tres a la mode aux USA aujourdhui aka. payer leur caution - si il ne veut pas que son economie elle meme sombre et de la part effet domino la sois-disant stabilite economique mondial ...
faudrait que je pense a m inscrire ... c est le 2eme fois ke je passe sur ton blog en une semaine ... Keep up the good work !!
Amber
Merci pour les compliments, ça fait toujours plaisir de voir qu'il y a des gens pour me lire... :-)
Concernant les deux points que tu soulèves, je pense aussi que le gouvernement actuel n'est guère susceptible d'imposer de lourdes contraintes aux entreprises, y compris les banques. Mais s'il le voulait, il pourrait le faire en les imposant par la voie législative, en s'appuyant sur la situation d'échec patent dans laquelle elles se trouvent. L'Etat n'est pas *obligé* de négocier. Et les banques ne seraient pas vraiment en position de prendre des mesures de rétorsion. Tout est dans la volonté de vouloir se faire respecter...
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