Friday, March 30, 2007

"Police partout, justice nulle part !"



Le Peuple souverain manifestant pacifiquement, dispersé violemment à coup de grenades lacrymogènes par la police...

Thursday, March 22, 2007

"300"

Le dernier blockbuster américain en date, 300, tiré du comic du même nom de Frank Miller et qui relate la bataille antique de Thermopyle, où 300 Spartes résistèrent vaillament à des milliers de Perses, laisse un goût bizarre en bouche.
La réalisation technique est intéressante, avec un choix chromatique des plus judicieux et une photographie de très bonne facture, même si l'usage immodéré des ralentis fait qu'on se demande s'il s'agit là d'un souci d'économie (pour meubler) ou des conséquences d'un visionnage en boucle de Matrix. Les scènes de bataille n'ont rien de bien exceptionnels dans leur réalisation technique, mais évitent au moins la répétition.
Non, le problème n'est pas dans la réalisation. Le problème, c'est le message nauséabond véhiculé par le film.
On a là une civilisation, Sparte, qui pratique l'eugénisme (on va jusqu'à justifier cette attitude durant le film par la trahison d'un spartiate "rejetté", tellement difforme qu'il est réalisé en images de synthèse), où les hommes ne naissent que pour être des guerriers et les femmes des mères de guerriers, bref des barbares au sens le plus strict du terme. Ce qui ne les empêche nullement d'être les "gentils" du film et de figurer comme les combattants de la liberté, et d'exiger de leur peuple le prix du sang, pour la liberté. Ces combattants affrontent des hordes venus d'Orient pour asservir et exterminer tout le monde "parce que". Parce qu'ils sont méchants. En fait, le film ne donne pas d'explication. C'est comme ça, point final.
Evidémment, toute ressemblance avec des problématiques contemporaines ne saurait être fortuite. On se souviendra que les descendants des Perses ne sont autre que les Iraniens, et qu'ils sont toujours (ou plutôt de nouveau) les méchants.
De même, on peut voir comme un analogie entre ce roi , qui sait que la guerre est nécessaire, opposé à un Sénat dans l'erreur, qui la refuse, et la situation dans certain pays occidental déjà engagé dans plusieurs conflits dans des pays entourant l'ancienne Perse...
De là à penser que ce film fait partie d'un plan de propagande servant à préparer l'opinion à un nouveau conflit, il n'y a qu'un pas...

Tuesday, March 13, 2007

Euthanasie

La cour d'assises de Dordogne est en train de juger le docteur Laurence Tramois et l'infirmière Chantal Chanel pour l'assassinat de Paulette Bruais relance avec vigueur le débat sur l'euthanasie, et on s'aperçoit avec surprise que rien n'est reglé.

La presse et, malheureusement, la justice, sont en train d'inventer des distingos subtils qui permettent de créer une différence totalement imaginaire avec l'affaire Humbert, basé sur arguments totalement spécieux : le fait que le docteur Chaussoy avait "seulement" débranché les appareils maintenant en vie Vincent Humbert, alors que Laurence Tramois et Chantal Chanel ont injecté un poison à Paulette Bruais (aux yeux de la loi et moralement, ça ne fait pas la plus petite différence : il s'agit d'un homicide volontaire. On effectue délibérement une action qui va entrainer la mort), l'absence de volonté de mourir de la patiente (qui a volé en éclat en plein procès, puisque des témoins l'ont entendu exprimer à plusieurs reprises son envie d'en finir) et l'absence de consentement de la famille (la famille est tellement peu consentante qu'elle a refusé de se porter partie civile dans ce procès, c'est dire).

Petit rappel, histoire de remettre les choses en perspective : au moment où Paulette Bruais est morte, elle était dans le coma depuis 2 jours. Un coma "réactif à la douleur". Elle souffrait d'une occlusion intestinale qui allait entrainer des "vomissements fécaloïdes", le tout ne pouvant déboucher que sur la mort, puisqu'elle souffrait d'un cancer en phase terminale...

On a l'impression que les médias sont en train de nous préparer à l'idée que ces femmes vont être condamnées, histoire de sonner la fin de la récréation concernant l'euthanasie, alors qu'elles n'ont pas hésité à risquer leur liberté et leur carrière, par compassion. Mais ça n'arrivera qu'après les élections, bien entendu.

Vous, je ne sais pas, mais moi, cette histoire me met extrêment mal à l'aise, 4 ans après que Jean-Pierre Raffarin, alors Premier Ministre ait affirmé que l'Etat n'avait pas vocation à légiférer en matière d'euthanasie. L'Etat prend même tellement peu position qu'il s'apprête à mettre deux femmes courageuses en prison et à briser leur vie.