Monday, April 30, 2007

Le quatrième pouvoir

La manière dont se comportent les médias dans cette campagne électorale est proprement scandaleuse, et sera sans doute désignée un jour comme telle par les historiens.
Un tel parti pris pour un candidat, Nicolas Sarkozy, c'est du jamais vu en France, je pense. Et depuis le premier tour, c'est pire.
Il faut avoir entendu Olivier de Lagarde, chroniqueur et "intervieweur" de France Info, quand il "interroge" Villepin, le 26 avril. Ca ressemblait plus à une interview fictive de spot de campagne qu'à un travail journalistique. Villepin a quasiment monopolisé la parole, et quand Lagarde posait une question (pas très agressive, ça va de soi), l'aisance de la réponse montrait bien que Villepin connaissait les questions à l'avance.
Rien à voir avec l'interview d'Aurélie Filipetti (une conseillère de Sègolène Royal), le 24 avril, sévèrement malmenée par le même Olivier de Lagarde.
Ca n'est qu'un exemple. On pourrait les multiplier à l'envie, tellement les médias français semblent avoir fait allégeance à Sarkozy. Les quelques médias essayant de s'exprimer librement, comme le Canard enchainé ou Marianne, sont d'ailleurs frappés d'ostracisme et ne sont plus cités par la majorité des autres médias. Autre exemple, plus significatif, le scandale des magouilles immobilières de l'Ile de la Jatte, à Neuilly : Sarkozy ne s'en est jamais expliqué, se contentant d'un "c'est stupide" définitif, alors que la gravité des accusations formulées par le Canard enchainé aurait dû le pousser à porter plainte pour diffamation, si vraiment ces accusations étaient infondées. Dans tout autre pays, ce type d'accusation aurait suffit pour que le candidat retire sa candidature et voit sa carrière politique brisée. En France, apparamment, la collusion et la corruption ne sont plus un problème. L'information a à peine été reprise par les autres médias, pendant un jour ou deux, alors que le Canard s'est fait l'écho des différents détails pendant trois semaines, démontant point par point les dénégations de Sarkozy.
Et c'est comme ça qu'on construit un avantage : en toute occasion, les médias aux ordres avantagent, parfois subtilement, parfois clairement, Sarkozy. Subtilement : Durant le débat avec Bayrou, Royal dit d'entrée de jeu qu'elle n'attend pas un ralliement de Bayrou, ce que celui-ci reprend ensuite dans ses propos ? Sur France-Info, on indique que Bayrou a précisé qu'il ne se rallierait pas Royal. Petit mensonge par omission. Clairement : Les pressions exercées par Sarkozy, pouir empêcher ce débat et à bien d'autres occasions, sont un secret de polichinelle. Pourtant, toute la presse les met régulièrement en doute dans ses articles. Je suis journaliste, je nie dans un article quelque chose que je sais être vrai à 100%. Et ça, étendu à la quasi totalité de la presse !
Une loi du silence concernant les défauts de Sarkozy, et une flagornerie en toute occasion. Ca laisse présager de ce qui se passera si Sarkozy devient président. La perspective est proprement terrifiante. Je pense personnellement que nous sommes devant l'un des pires dangers que notre pays ait connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Espérons simplement que nous, le Peuple français, n'auront pas à prendre les armes pour abattre un tyran.

Il est toujours fécond, le ventre de la bête immonde...

Tuesday, April 17, 2007

Blog

Au début, sur ce blog, j'avais quelques messages, mais depuis que j'ai omis de le mettre à jour pendant presque une année, plus rien. Bon, au moins, il est retourné à sa véritable vocation : un journal *intime*...

Un mouton dans la baignoire

En train de lire "un mouton dans la baignoire", d'Azouz Begag, ancien ministre de l'Egalité des chances et opposant à Sarkozy au sein du gouvernement Villepin.
J'en suis au deux tiers, mais je n'aime pas ce livre, malgré tout ce qu'il révèle sur Nicolas Sarkozy.
Malgré ce qu'en dit l'auteur, il transparait clairement que ce n'est pas par hasard si c'est dans un gouvernement de droite qu'il s'est retrouvé : Les jeunes qui manifestent contre le CPE sont des paresseux qui ont le culot de ne pas vouloir se laisser exploiter (il cite un jeune de 20 ans qui se plaint de la difficulté d'obtenir un crédit immobilier et se demande pourquoi on peut vouloir obtenir un crédit immobilier à 20 ans. C'est vrai, ça ! Laisse-toi d'abord un peu baiser, et quand les entreprises auront bien fait leur beurre sur ton dos, là tu auras le droit d'acheter un petit studio minable. En attendant, tu aurais habité chez papa-maman, parce qu'un CPE, ça aurait pas été génial non plus pour louer un appartement, bien sûr). En fait, il nie la notion même de précarité, en disant que de toute manière rien n'est sûr économiquement, avec la Chine, tout ça. Le classique deux temps, trois mouvements de la droite : d'abord, on supprime les barrières douanières pour que les pays à bas coûts puissent exporter vers ici, ensuite on dit que la main d'oeuvre locale n'est pas compétitive et qu'elle va devoir renoncer à tout ce qu'elle a conquis de haute lutte depuis 2 siècles. A défaut, elle est paresseuse et antipatriotique. Bref, je deteste sa manière de fustiger implicitement la paresse de la jeunesse française. Je trouve ça scandaleux.
En dehors de ça, le livre est largement inintéressant : il se répend en lamentations sur la difficulté du métier de ministre et je sens que je vais en savoir beaucoup plus que je ne le voudrais sur ses états d'âme. Personne ne l'a obligé, pourtant. On aimerait le voir pendant une semaine dans les chaussures d'un ouvrier chez Peugeot... Sans compter les innombrables jeux de mots...
Les calembours sont les pets de l'esprit, monsieur le Ministre.