Monday, June 09, 2008

L'Irlande, dernier espoir

Le 12 juin prochain, la République d'Irlande va voter lors d'un référendum sur le Traité de Lisbonne. Alors que le TCE a été ou devait être ratifié par référendum (certains pays ont ajourné la ratification après le non de la France et des Pays-Bas) par 9 pays sur 25, le Traité de Lisbonne, qui reprend l'essentiel du TCE, ne sera ratifié par référendum que par 1 pays sur 27 (la Roumanie et la Bulgarie ayant adhéré à l'Union dans l'intervalle). C'est donc une occasion parfaite pour chiffrer, en quelque sorte, le recul de la démocratie en Europe. On appréciera la ratification française, qui s'assied complètement sur le vote des Français lors du référendum sur le TCE (qui était un "non" franc et massif, à 54,67%, je le rappelle). Je suis curieux de voir ce qui va se passer aux Pays-Bas...

On voit qu'à l'évidence, la méfiance envers le Peuple est devenue la règle dans l'Union, et qu'on préfère faire "ce qui est bon pour lui" (ahem...) sans lui demander son avis, puisqu'il pourrait désapprouver. Ce que confirme la campagne pour le oui en Irlande, basée sur les mêmes arguments qu'en France en 2004 : vous n'êtes pas capable de comprendre le traité, donc faites nous confiance et votez oui. En d'autres termes, il faut voter oui au Traité parce qu'il est incompréhensible. Comme en 2004, on a l'impression que les décideurs ne cherchent pas trop à expliquer les avantages de ce traité, et n'ont finalement que des arguments de forme.

On comprend les réticences des citoyens, tant il est vrai que cette naissance d'un nouveau traité au forceps marque bien une réticence : ce traité, TCE ou de Lisbonne, marque l'abandon sans doute définitif de la volonté d'union politique qui était à l'origine du projet européen, et la victoire définitive d'une Europe purement économique et ouverte à toutes les importations, au détriment de son propre tissu économique.

En d'autres termes, ce projet est l'enterrement définitif de l'Idée européenne. Place à l'Europe de Milton Friedmann et de "l'école de Chicago", faite uniquement à notre détriment.

Bref, pour faire simple : messieurs et mesdames les Irlandais, you are our last hope!

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