Tuesday, July 29, 2008

"La politique de quota ne sert à rien"

Sur France-Info ce matin, j'ai entendu une interview de Fadela Amara. Mais qu'est devenue la fondatrice de "Ni putes, ni soumises" ? Tout en revendiquant sa "liberté de parole" au sein du gouvernement, elle flatte Sarkozy avec la dernière flagornerie, en rappelant bien tout ce qu'il lui a "permis de faire" (sans préciser quoi, au juste). Elle dit aussi que la politique de quota d'expulsions "ne sert à rien". Ne sert à rien !

Mais on pouvait dire... Oh! Dieu! Bien des choses, en somme... Que la politique des quotas d'expulsion est une vraie saloperie, nuisible, une machine à broyer les gens, qui emploie des méthodes de gestapiste pour piéger les clandestins, comme les cueillir à la sortie des écoles quand ils viennent chercher leurs enfants ou de les convoquer en préfecture soi-disant pour accomplir des formalités et les arrêter aux guichets. Une stratégie qui pratique allègrement la politique du fait accompli : on se dépêche d'expulser avant que les personnes arrêtées ne puissent intenter un recours, par exemple, ou avant que ce recours n'aboutisse. Quand finalement on se rend compte qu'il ne faut pas expulser cette personne, il est trop tard. Qu'on parque les clandestins ainsi raflés dans des camps de concentration (appelés centres de rétention), où la qualité de vie est tellement catastrophique que la France est régulièrement condamnées depuis plusieurs années par toutes les ONG humanitaires (Cimade, Amnesty International, LDH, Comité Européen de prévention de la Torture) ou organismes internationaux (OCDE, ONU, Conseil de l'Europe). Des culs de basse fosse, dans lesquels on parque les gens, les vieux comme les jeunes, et même les enfants ! Qu'ils sont ensuite renvoyé chez eux sous escorte, avec une telle violence qu'on ne compte plus les cas où des passagers anonymes empruntant les mêmes avions se sont déjà offusqués, voire ont même pris la défense de ces "terribles criminels". Certains expulsés sont morts aux mains de la police durant leur expulsion. D'autres, bien que n'ayant pas bénéficié en France du statut de réfugié politique, ont été assassiné une fois de retour dans leur pays d'origine. D'autres encore se retrouvent dans un pays dont ils ne savent rien, où ils n'ont jamais vécu, dont ils ne parlent parfois même pas la langue, étrangers dans un pays dont ils ont pourtant la nationalité.

Cette politique a du sang sur les mains.

Voila, madame Amara, ce que vous auriez dire, ce que vous auriez dénoncer, si votre "liberté de parole" n'avait pas été complètement imaginaire, rien de plus qu'un mensonge, si vous n'aviez pas été complètement corrompue par le système dans lequel vous avez accepté d'entrer. En ne dénonçant pas ses dérives, en restant dans ce gouvernement, voila ce que vous cautionnez, ce dont vous êtes complice !

Quand vous indiquez que vous touchez 11500 € par mois, on comprend mieux où est votre intérêt. Mais par pitié, cessez de vous revendiquer de gauche. Vous n'en avez plus aucune caractéristique ! Vous n'êtes qu'une ministre de droite, caution morale d'un gouvernement de droite qui gouverne dans l'intérêt des puissants, en s'asseyant totalement sur l'intérêt du plus grand nombre. Vous ne servez qu'à entretenir le mensonge, qu'à dissimuler cette situation aux yeux du peuple en créant l'illusion d'une préoccupation sociale dans l'action du gouvernement, ce qui est faux !

Aujourd'hui, les habitants de notre pays ont peur. Peur de l'avenir, peur de la misère, peur de la prochaine annonce fracassante de votre gouvernement, anxieux de voir où la foudre arbitraire va s'abattre la prochaine fois, quelle sera le prochain service public qui sera démantelé, à quoi il va falloir renoncer, mais aussi peur du présent et des matraques de la police, peur d'aller en prison pour s'être révolté, peur de perdre son emploi pour ne pas avoir accepté des baisse de salaire ou des heures supplémentaires éreintantes. Et vous ne faites rien pour changer cela. Vous ne freinez rien du tout. Votre "plan banlieue" n'est qu'un alibi, un cache-misère (au sens propre comme au figuré), sans budget, et, on le voit déjà, sans effet. Épargnez-nous au moins vos platitudes, je suis certain que vous n'y croyez plus vous-même, en supposant que vous y ayez jamais cru !

Tuesday, July 15, 2008

Naissance de l'Union Pour la Méditerranée ?

Le 13 juillet au soir, tout le monde se congratulait lors du grand raout à la gloire de Sarkozy : l'Union Pour la Méditerranée sortait de terre (de mer ?), en ayant enfin quelques projets :

-Dépollution de la Méditerranée : Cela correspond-il vraiment aux préoccupations des pays du Sud ? On peut en douter
-Autoroutes maritimes et terrestres : mais qu'est-ce donc ? Rien de concret de décidé
-Protection civile contre les catastrophes naturelles : Anecdotique. Les incendies de forêts sont plutôt une problématique de la rive nord, où la collaboration existe déjà depuis longtemps, et on ne voit pas trop en quoi les pays de la rive sud pourraient être utile. Concernant les catastrophes de plus grande ampleur (séisme, ouragan...), on ose espérer que l'appartenance ou non d'un pays à l'UPM ne sera pas un facteur déterminant pour l'envoi de secours !
-Université euro-méditerranéenne : 800 millions d'habitants, 1 université...
-Énergie solaire : mais encore ? Là encore, c'est typiquement une préoccupation de pays riche, à mille lieux des problèmes énergétiques d'un pays comme la Tunisie.
-"Initiative méditerranéenne de développement des affaires" : Mais qu'est-ce donc ?

De plus, ce sommet aurait été l'occasion pour le Liban et la Syrie d'annoncer un échange d'ambassadeurs et pour Israël et les Palestiniens d'avancer vers la paix.

Le 14 juillet, l'euphorie est déjà retombé et la réalité reprend ses droits : on s'aperçoit aisément que l'UPM elle-même n'est qu'une coquille vide (on notera d'ailleurs l'étrangeté de la démarche : d'habitude, on créé une organisation parce qu'on a des projets en commun, alors que là, à l'inverse, on décide de la création d'un "machin" avant de se demander à quoi ça va bien pouvoir servir et d'improviser un contenu sur le pouce) n'ayant en particulier aucun financement et donc aucun moyen d'action (mais vu l'absence de projets concrets, ça ne posera peut-être pas un très gros problème), qu'aucune décision concrète concernant la constitution de l'UPM n'a été prise, au-delà du principe (même la localisation du siège de l'UPM n'a pas été tranchée), Bachar el-Assad a dit que l'échange d'ambassadeurs nécessiterait "un certain temps" et la signature de la déclaration finale du sommet achoppe à cause de désaccords israélo-palestiniens (la création d'un état palestinien n'y est pas évoquée, les Palestiniens se retrouvent donc comme toujours dans la position des dindons de la farce).

Bref, on est à nouveau dans la même situation qu'après le Grenelle de l'environnement : de belles paroles, dont on sait qu'elle ne serviront à rien au moment même où elles sont prononcées. Évidemment, comme pour le Grenelle de l'environnement, les médias parleront beaucoup moins de l'enterrement de première classe dont bénéficiera le projet dans quelques mois ou années...

Alors vous, je ne sais pas, mais personnellement, en tant que contribuable, ça commence à me mettre hors de moi de voir que la France organise des évènements dont le but principal est de permettre à Sarkozy de se mettre en scène dans des postures avantageuses, sans utilité aucune, en gaspillant l'argent public, l'argent que vous et moi payons par nos impôts, à l'heure où tous les Français (enfin presque tous...) sont contraints de se serrer la ceinture.

On peut néanmoins supposer que Sarkozy brûle (déjà) ses dernières cartouches à l'international, et que les autres dirigeants seront moins prompts à répondre à ses appels une fois l'échec de l'UPM constaté.

Wednesday, July 09, 2008

Le STIF ou le flicage généralisé

Il devient peu à peu impossible d'acheter une carte orange sous forme de coupon Paris. Cette carte nominative, mais avec un coupon anonyme permettait pourtant de se déplacer anonymement et sans problème particulier en région parisienne.
Il est maintenant obligatoire d'utiliser la carte Navigo, un dispositif électronique qui se présente sous la forme d'une carte à puce sans contact, tout ce qu'il y a de plus nominative. Elle permet donc de tracer tous vos déplacements dans le réseau du STIF, c'est à dire les réseaux RATP, RER et Transilien. Le STIF affirme sur son site que ces données ne sont pas conservées, mais dans ce cas, j'aimerais comprendre le pourquoi de ce qui suit.
J'ai appris à mes dépens, hier soir, lors d'un contrôle inopiné, que le "Pass Navigo" s'assortissait aussi de nouvelles obligations : il est obligatoire de valider votre carte, même si ce n'est pas nécessaire pour accéder à votre moyen de transport, obligation qui n'existait pas pour la Carte Orange. A défaut, vous êtes passible d'une amende de 40 €. Comme j'avais passé un portique bloqué en position ouvert, je n'ai échappé que de peu à l'amende. Mais je dois dire que la mésaventure m'a agacé.
Moi qui croyait que l'abonnement de 105 € que je paie chaque mois était ma seule obligation et suffisait à me mettre en règle, je me rends compte qu'on vient de m'inventer de nouvelles obligations. En particulier, l'obligation de ne pas rompre le fil que j'ai à la patte.

Monday, July 07, 2008

Sarkozy, le mépris du Peuple

Samedi, lors du conseil national de l'UMP, me président de la République a tenu un discours. Il y a notamment tenu les propos suivants : "Désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s'en aperçoit".

Tous les syndicats se sont révoltés contre ce qu'ils considèrent être un affront à leur encontre, les partis d'opposition se sont révoltés contre cette idée cynique du dialogue social.

Mais personne n'a réellement relevé ce qu'il y a profondément choquant dans cette déclaration : l'idée que, à l'heure où les Français vont mal, connaissent la misère, sont malheureux, le but ultime du président de la République serait de les faire se tenir tranquille, d'éviter toute révolte.

Mais pour le compte de qui ?


Sarkozy lors d'un discours, l'air suffisant, comme toujours