Thursday, January 11, 2007

Pascal Sevran, Dieudonné, même combat

Malgré les propos monstrueux qu'il a tenu dans son livre, Pascal Sevran vient de recevoir des témoignages de soutien d'un certain nombre de personnalités du show-business (dont Renaud, décidément à coté de la plaque depuis son come-back). On ne peut que s'interroger : si dire que "la bite des Noirs est responsable de la famine en Afrique" n'est pas raciste, qu'est ce qui est raciste ?
Etrangement, les dérapages de Dieudonné n'ont pas connu la même indulgence. La démarche est pourtant très analogue.

Pour parler du fond (car il n'est de vrai lutte contre les idées que par les idées) : la famine en Afrique est due à l'exploitation des ressources naturelles de ce continent par les puissances occidentales, à vil prix, avec la complicité de potentats locaux (les guerres en Afrique ne sont que des luttes pour la domination de ces ressources entre les puissances en question, la plupart du temps par combattants locaux interposés, qui deviendront les nouveaux potentats, etc). Ces pays sont allés jusqu'à réorienter leur agricuture vers des produits d'exportation, et on cultive du cacao, du caoutchouc et du café dans les pays les plus pauvres de la planète, dont les habitants ont du mal à simplement trouver à manger. Tout le mode de vie occidental ne repose que sur cette exploitation, permettant de fabriquer à faible prix les produits nécessaires à notre société de consommation (à tel point que le coût des matières premières dans un produit est souvent négligeable par rapport au savoir-faire technologique. C'est ce qu'on appelle la "société du savoir"...).
Pour cette raison, les Africains sont trop pauvres pour pouvoir s'assurer une contraception digne de ce nom, donc à moins de leur demander de pratiquer l'abstinence perpetuelle, il est logique qu'il y ait des naissances en masse.

On prend les mêmes et on recommence

Quand l'armée éthiopienne a attaqué la Somalie, je me suis dit que les Etats-Unis avait vraiment appris quelque chose en Iraq et qu'ils envoyaient des sous-fifres faire le sale boulot à leur place, histoire de faire comme si de rien n'était en cas de revers (cynique, je sais). Mais en fait, les attaques aériennes menées par l'US Navy contre "des bases d'Al-Qaeda" en Somalie (en d'autres termes : le bombardement des troupes anti-loyalistes) montrent que les Etats-uniens sont incapables de tirer les leçons de leurs échecs. Ils commettent encore les mêmes erreurs, alors que la situation dégénère déjà à Mogadiscio, où les troupes éthiopiennes sont régulièrement prises à partie par la population.
Et à nouveau, on assiste aux mêmes scènes qu'en 2002-2003 : Le gouvernement états-unien affirme : "les Etats-Unis ont pris ces mesures parce que nous disposons d'informations sur la présence de hauts responsables d'Al-Qaida", mais sans montrer aucune des preuves dont ils disposeraient, et immédiatement, Tony Blair, servilement, montre son soutien indéfectible : "Je pense qu'il est juste que si des terroristes, où que ce soit, essayent de diriger les gouvernants et d'empêcher les gens d'avoir le type de vie auquel ils aspirent, nous nous dressions et protégions ceux qui combattent le terrorisme".
Les Etats-Unis ont-ils l'intention de mettre le monde entier à feu et à sang ?