Friday, December 15, 2006

Taoufik el-Amri, suite

Finalement, on a de nouveau entendu parler de Taoufik el-Amri. Il a été retrouvé mort dans un canal. On n'en est donc pas encore au même point qu'au Chili à lépoque de Pinochet.
Non, on retombe simplement dans les histoires de morts inexpliquées dans lesquelles sont impliquées des policiers. Etrangement, en France, quand des policiers sont impliqués dans la mort de quelqu'un, ni la police ni la justice ne sont capables, semblerait-il, de faire leur travail correctement.
Dans le cas présent, les policiers ont menti et la justice est incapable de faire une déclaration éclairante sur ce qui s'est passé. Dernière étrangeté en date : Taoufik el-Amri se serait noyé, mais il n'a pas d'eau dans les poumons.

Seznec

La cour de cassation vient de rendre son arrêt concernant l'affaire Seznec. Etant donné qu'il n'y a pas d'élément nouveau par rapport au procès de 1924, la Cour rejette purement et simplement la demande de révision.
Attardons-nous un instant sur la signification de cet arrêt. Il signifie ni plus ni moins que la possibilité d'une véritable erreur judiciaire commise en ayant tous les éléments possibles en main est écartée d'emblée, alors que toute l'argumentation de la famille Seznec repose là-dessus.
Outre l'aspect profondément révoltant de ce point de vue (les erreurs judiciaires sont un fait avéré, et ce même en ayant tous les éléments disponibles en main. La justice, comme toute création humaine, n'est pas parfaite. On a ne fois de plus la preuve que la justice ne tient pas à reconnaitre ses erreurs), on est en droit de se demander pourquoi il a fallu 82 ans pour en arriver là. On a curieusement l'impression qu'on cherchait à lasser les demandeurs, histoire de se simplifier la vie. Quand on est un peu lâche, on préfère que les gens cessent de demander plutôt que d'avoir à leur dire non.

Thursday, December 14, 2006

Israél légalise l'assassinat

Israél est le premier pays du monde à légaliser l'assassinat, comme on peut le lire sur le site du Nouvel Observateur.
La Cour suprême israélienne a jugé légales les "éliminations ciblées" (assassinats de responsables palestiniens). Des pays ont été mis au ban des nations pour beaucoup, beaucoup moins que ça.

Là, on en parle sur le site du Nouvel Obs, sur celui de France-Info, il y a un entrefilet de 3 lignes sur celui du Figaro. Le Monde, Libération et TF1 n'en parlent pas du tout...

Tuesday, December 12, 2006

Taoufik el-Amri, le premier d'une longue série ?

On y est. En 2006, en France, des gens sont arrêtés par la police et on n'entend plus jamais parler d'eux. Près d'un mois après la disparition de Taoufik el-Amri, on ignore toujours ce qu'il est devenu. Vous, je ne sais pas, mais pour moi, ça réveille des souvenirs douloureux d'évènements qui se produisaient dans les années 80 dans certains pays d'Amérique du Sud, comme le Chili. Les escadrons de la mort enlevaient quelqu'un et que plus personne ne le revoyait jamais.
Espérons que toute la lumière sera faite sur cette affaire, sous peine de vraiment se retrouver dans le même univers que celui du Chili de Pinochet. Cette seule pensée est terrifiante.

Friday, December 01, 2006

Le Sarko-show

D'emblée, je n'ai pas regardé l'émission "A vous de juger" avec Nicolas Sarkozy, hier soir. La seule chose que j'en sais, c'est ce qu'en disent les médias.
A commencer par la durée de l'émission, 3 heures.
Voila vraiment un créneau taillé sur mesure pour le candidat soutenu par le gouvernement sortant. Il faut quand même rappeller que Patrick de Carolis, le président de France Télévision, grand ami de Bernadette Chirac, a été élu par le CSA, lui-même nommé par le gouvernement. A partir de là, évidémment, il fait ce qu'on lui dit.
Autrement, il semblerait que Sarkozy ait été interpellé par Enrico Macias à propos d'enfants d'une école du XVIIIe arrondissement, qui risquent d'être expulsés. Sarkozy a promis d'examiner leurs situations, au cas par cas.
Ah, ça, le "cas par cas", c'est vraiment un truc que j'adore. "Au cas par cas", ou à la tête du client, où est la différence ? Cette notion sous-entend qu'on fait abstraction de l'application stricte de la loi.
Dans un état de droit, on est doté de lois pour régler les problèmes. Les gens dont on prétend régler les problèmes au cas par cas, dans quelle situation légale se trouvent-ils ? Est-on en train de les régulariser, par démagogie, au mépris de la loi, parce que leur situation est tellement injuste que l'application stricte de la loi ferait mauvais genre devant les caméras ? Ou au contraire est-on en train de les expulser alors qu'ils auraient le droit de rester ?
Rien ne peut remplacer des lois justes, appliquées avec précision. Le "cas par cas", c'est le retour de l'arbitraire, comme à l'époque de la lettre de cachet.